Comme il n'y a pas de bus directe entre Dunedin et Tekapo et qu'il faut passer par Queenstown, le trajet ne peux même pas se faire en une journée. J'avais donc décidé de faire de l'auto-stop à nouveau. Vers 8-9h je pars de l'auberge avec pour objectif de marcher jusqu'à un point de la route principale suffisamment à l'extérieur de la ville.


Après une petite demi-heure de marche, je me rapproche du point que je m'étais fixé sur la carte. Problème il y a des travaux et pas franchement d'endroit où me mettre. Qu'à cela ne tienne, avant même que je commence à lever mon pouce (je continuais à avancer en marchant), un mec s'arrête pour me proposer de m'amener un peu plus loin en haut de la colline car c'est là que les hitchhikers se placent généralement.


Deux minutes plus tard, me voilà à mon poste. Au bout d'une dizaine de minutes, j'ai le sentiment que ça risque d'être un trajet compliqué vu que le trafic n'est pas très dense. Comme à chaque fois, peu de temps après une voiture s'arrête et je fais donc la connaissance de X, un indien qui fait la route jusqu'à Christchurch. Il est super sympa et on parle absolument de tout : nos pays respectifs, la musique, les coutumes indiennes et notamment sur le mariage (il a mon age et voulait savoir si je suis marié car ses parents cherchent à le caser), son business (il s'est lancé dans les solutions de paiement pour commerçants), les voyages, etc.


Au bout de deux bonnes heures ensemble, il me lâche à l'intersection entre la route pour Christchurch et celle de Tekapo. J'ai à peine le temps de me dire se je suis vraiment au milieu de nul part, que littéralement 1 minute montre en main, un fourgon s'arrête me prendre. Le gars, un jeune verrier si j'ai bien compris, à vraiment l'air du coin et j'ai du mal à comprendre la moitié de ce qu'il dit. Par contre, il a de bons goûts musicaux et on passera une bonne partie du trajet avec du rock qui tâche à fond (FVDP, LP, Metallica, Limbizkit, etc. Encore une décidace à celle qui se reconnaitra).


Sur une bonne partie du trajet, on est dans le brouillard mais lorsqu'on arrive au plateau où se situe le lac, c'est un grand ciel bleu et un immense soleil qui nous accueille. Mon chauffeur me dépose à mon hébergement avant de filer vers son bled dont j'ai jamais réussi à comprendre le nom ou trouver sur la carte.


Débarrassé de mon sac, je retourne au village m'acheter à manger et sur le chemin, je croise 2 filles dont une me donnent un "salut". Surpris, me demandant comment elle a su que j'étais français, je réalise après que ce sont peut-être les 2 françaises arrivées dans ma chambre la veille de mon départ de Franz Josef (il me semblera les voir de loin à l'auberge un peu après, mais ensuite je ne les ai jamais revues). Mes emplettes effectuées, je pars me balader autour du lac. L'eau est bien froide mais comme il fait beau, quelques courageux se baignent.


Après un petit quart d'heure de marche, je rebrousse chemin pas tellement motivé pour aller plus loin et je pense à ma cheville. Puis comme le soleil chauffe bien, je me laisse tenter par le maillot de bain. Ayant trempé mes pieds au bord de l'eau, je confirme qu'elle est bien froide (moins de 15°). Malgré tout je continuer à m'avancer et après 10 grosses minutes, je me "jette" à l'eau et nage jusqu'à la plate-forme à une trentaine de mètres du bord.


À peine arrivé, un couple d'anglais se met bien plus rapidement à l'eau que moi et m'y rejoint. Allongé au soleil, on papote pendant quelques minutes. Cependant, le vent souffle et le soleil n'est pas suffisant alors on se résigné a faire le chemin inverse. Cette fois pas de demi-mesure, je plonge. La sensation de froid à l'entrée dans l'eau est revigorant mais je suis bien content que le bord soit juste à côté. Je tente de sécher au soleil mais je ne me réchauffe pas assez vite alors je retourne à l'auberge prendre une douche birn chaude.


Le reste de l'aprem, je me pose dehors au soleil sur une table en bois de la terrasse de l'auberge pour bouquiner. Après avoir mangé je retourne à ma chambre et je fais la connaissance d'un de mes colocataires, Duncan un américain du nord de l'état de New York. On est rapidement rejoins par une brésilienne dont j'aurais jamais deviné l'origine de son accent. On papote un peu et notamment du "stargazing tour" que va faire Duncan à minuit (observation des étoiles avec explications puis hot pools en extérieur). J'avais failli réserver un tour similaire (il n'y avait pas la piscine, j'aurais peut être plus réfléchi sinon) mais je m'étais dis que je pouvais les voir moi-même dehors.


Quand enfin il fait vraiment noir dehors, je m'habille comme un eskimo et je sors au bord du lac pour voir à quoi ressemble le ciel. La vue est tellement dégagée que même sur le pallier de l'auberge avec l'éclairage public, on voit plus de détail que j'ai rarement vu de ma vie (à part perdu dans le Gers ou l'Aveyron peut-être). Armé de la lumière de mon téléphone, je me dirige vers le lac. Heureusement que les gens déjà là parlaient car sans le son de leur voix je leur serai tombé dessus. Une fois mon spot trouvé derrière un arbre, je m'allonge par terre pour profiter du spectacle.


Au bout d'un certain moment, ayant perdu la notion du temps dans le noir je 'e saurai dire, je rentre à ma chambre heureux et je m'endors comme un bébé.