La nuit a été plus que courte, au total j'ai du dormir 3h. Je ne sais pas si c'est la chaleur étouffante dans la chambre (10 lits et pas de fenêtres...) mais je me suis réveillé toutes les heures ou presque jusqu'à ce que mon réveil sonne. À 6h40, je m'extirpe du lit, m'habille et file en douce au local du saut en parachute.


Après un peu de paperasse, on se met en route : 5 chinois, Tara, l'opératrice de la compagnie, et moi. Sur le chemin, on fait un arrêt photo puis au bout de 40 minutes on arrive à l'aérodrome de Glenorchy. On est accueilli par l'équipe et on nous passe une vidéo de présentation et de sécurité. Comme on est 6, il y aura deux passages de trois et je suis dans la 2ème fournée. Je sens l'exaspération de la monitrice montée à cause des chinois qui ne sont pas très attentifs aux instructions (faut dire une seule d'entre eux parle anglais et un anglais rudimentaire).


Ils finissent tout de même par décoller et c'est à mon tour de me mettre en tenue. Combinaison de pilote, harnais de partout, chapeau de pilote, lunettes : la totale. Les autres finissent par revenir et mon instructeur m'est attribué : Kenton, le plus jeune des trois et qui a l'air super cool. Il vérifie mon équipement et juste avancer de monter dans le petit avion, il m'annonce que je vais sauter de 15000 ft (4500m environ) et non de 12000 ft (3600m).


À l'intérieur de l'avion, il y a deux tout petits bancs de 30 cm de haut à tout casser. Là je m'assois devant Kenton et il commence à s'attacher à moi. Pendant que l'avion s'envole au-dessus du lac Wakatipu, il me montre les différentes montagnes qu'on peut voir, dont notamment Mt Cook au loin quand s'est dégagé (perso j'ai pas vu). À ce moment-là, on dépasse les plus hautes montagne et on doit encore monter deux fois plus haut.


Sauf qu'au bout de ce qui me paraît être 2 min montre en main (si j'ai bien compris lors du briefing, il faut 15-20 min à l'avion pour atteindre l'altitude de saut), Kenton me dit de passer ma jambe gauche de l'autre côté du banc. Dans ma tête, je me dis "oh shit ça y est on y va !?". Tout s'enchaîne très vite, je me place face à la porte de l'avion, ou plutôt la bâche qui recouvre l'ouverture, et quelques secondes plus tard, le voilà les jambes dans le vide avec Kenton derrière moi et encore assis sur le bord de l'avion. J'ai à peine le temps de réaliser ce qu'il se passe (donc d'avoir peur) et de me mettre dans la position de banane demandée (jambes relevées en arrière, mains agrippées au harnais niveau torse et tête en arrière posée sur Kenton), qu'il saute de l'avion.


Les premières secondes de chute sont les plus impressionnantes car on passe de 0 à une chute libre de 120 km/h en très peu de temps. Malgré cela, j'aurais imaginé la sensation bien plus violente que le souvenir que j'en ai. Très vite, le frottement avec l'air limite la sensation de chute et c'est d'ailleurs à partir de ce moment qu'on peut lâcher le harnais et essayer de bouger les bras, ce qui est loin d'être facile. Contrairement à certains qui m'ont raconté leur expérience, je n'ai eu aucun problème à respirer à cause des frottements de l'air, juste un décapage de la bouche et des dents puissance 10 !


Pendant la chute libre de 60 secondes (pour moi cela a duré la moitié), Kenton nous fait tourner plusieurs à 360° ce qui me permet d'observer le magnifique paysage, même si c'est dur d'avoir des repères dans ces conditions.


Finalement, il finit par ouvrir le parachute et la sensation d'être arrêté net est instantanée (en réalité on descend toujours relativement rapidement). Par contre, surprise à laquelle je m'attendais pas car je n'ai pas de problème en avion, c'est la douleur aux oreilles qui suit l'ouverture du parachute à cause de la différence de pression. Cela dépend des gens, c'est donc la faute à pas de chance. À force d'avaler ma salive et d'expirer en me bouchant le nez, cela va mieux mais la douleur ne part pas complètement (et il me faudra plusieurs heures pour ne plus avoir du tout d'accouphènes).


J'apprécie quand même le reste de la descente, moi qui n'ai encore jamais fait de parapente. Au bout de quelques minutes, on arrive sur la piste et on atterrit sur les fesses. Me voilà de retour sur la terre ferme, heureux de m'être décidé à sauter !


Les chinois repartant entre eux, j'ai l'arrière entier du minibus pour moi pendant le retour à Queenstown. Probablement l'adrénaline, mais contrairement à ce que je pensais, je ne ferme pas l'oeil mais je profite à nouveau du paysage.


Une fois en centre-ville, je retrouve Martial un peu avant midi pour enfin tester le meilleur burger de Nouvelle-Zélande et soit-disant un des meilleurs au monde (rien que ça ! ). À cette heure là, la queue est respectable mais pas démentielle. Au final, il nous faudra environ une demi-heure pour ressortir avec notre burger. On est donc loin de 1h-1h30 comme tout le monde m'avait annoncé.


Pour déguster le précieux sésame, on va se poser au bord du lac. Celui que j'ai choisi, le "Sweet Bambi", est à base de viande de cerf (pour rappel, ils en font l'élevage), de brie (un des rares fromages décent qu'on peut trouver) et des baies rouges. Le verdict est sans appel : si c'est pas le meilleur que j'ai jamais mangé s'en est pas loin. De plus, il est bien plus gros que n'importe quel burger "fait maison" parisien et les frites sont excellentes (grosse portion aussi qu'on a pas pu finir).


Pendant notre dégustation, Martial a pu expérimenté de se faire voler un morceau par une mouette. Elles sont vraiment pas peureuses et s'approche très près (elles doivent être habituées à ce que les touristes les nourrissent) mais ça j'avais encore jamais vu. Une mouette s'est mis à voler dans notre dos et au moment de passer à notre hauteur, elle a chapardé un morceau de burger de Martial en plein vol ! On en revenait pas... sinon on a aussi vu un mec faire un tour de sous-marin, un mini en forme de requin comme dans Tintin.


Remis de nos émotions, on se sépare. Martial part rejoindre son coéquipier de vélo et moi faire une sieste bien nécessaire ! L'aprem je me mets en quête d'acheter une serviette car je me suis rendu compte la veille qu'en partant à l'aube à Te Anau, je l'ai laissé sécher sur le lit malgré que je m'étais juré de tacher d'y penser. Comme Constantine part dans une semaine en Patagonia et qu'il a besoin d'acheter de l'équipement, on part ensemble faire la tournée des magasins. Je finis par trouver mon bonheur même si c'est clairement plus cher que Décathlon (et plus petit !).


Le soir n'ayant vraiment pas faim, je vais profiter du Free dinner de l'auberge (qui se fait dans un bar). Le concept est vraiment pas mal : gratuit tu as une petite portion, pour 3$ une portion conséquente et pour 5$ la bière en plus, sachant que chaque soir le plat est différent. Par contre comme ça s'attire du monde, il vaut mieux se pointer sinon, comme à la cantine, il n'y a plus rien pour les derniers. Ainsi, ce soir là j'ai droit à saucisses/purée en compagnie d'Hanna (suédoise) et des deux hollandaises.


Puis pendant qu'elles vont à Patagonia prendre une glace, je retourne à l'auberge contacter Myriam et Amélie pour leur proposer de se joindre à la bande qui sort. Fatiguées elles passent la main et je retrouve donc Jan et d'autres au bord du lac. Tout le monde n'étant pas très motivé, la soirée ne s'éternisera pas et je serai au lit "tôt" cette fois. J'aurais par contre eu la surprise de revoir l'hollandaise avec qui j'ai fait le Tongariro et je connais donc son prénom maintenant : Alberta.